Le projet « Education for You »(E-4U) vise un « enseignement de la remédiation scolaire » fondé sur deux principes : l’adaptation et l’intégration dans un milieu favorable.

L’adaptation se traduit par la mise en œuvre de stratégies de contournement pour l’enseignant et de compensation pour l’apprenant.

L’intégration est la prise en compte par l’enseignant des handicaps et de schèmes d’action chez l’élève handicapé didactique.

Le milieu favorable découle des conditions environnementales, des infrastructures et des équipements adéquats.

Les trois niveaux d’enseignement doivent être centrés sur l’autonomie de l’apprenant : autonomie fonctionnelle, autonomie intellectuelle et autonomie sociale.

Il s’agit de développer la communication, la sécurité, la rééducation, l’exploitation maximale des compétences intellectuelles en fonction des capacités de l’apprenant et l’utilisation de techniques et de moyens adaptés aux handicaps des élèves ou des étudiants.


D’autre part, à côté des apprenants faibles (affaiblis ?) et même de ceux dits moyens, une autre frange, celle des éléments dits précoces (futurs génies) subissent un grave préjudice dans les acquisitions à cause des lenteurs liées au temps (maigre ou important) consacré à ceux qui ne comprennent pas vite.

Ces élèves dont le développement intellectuel est très rapide, et qui dévoilent le plus souvent des dispositions particulières, peinent à s’attarder fortement parce que l’enseignant doit s’occuper davantage des plus nécessiteux.

Ces bons ou excellents élèves sont ralentis dans leur progression, et donc quasi sacrifiés.

Que faire pour ces représentants de l’élite scolaire ?

En ce troisième millénaire de la rapidité et de la vitesse, un pays en développement comme le nôtre doit focaliser des moyens sur ces futurs génies en systématisant leur formation et leur encadrement.

Dans nos écoles, la démocratisation aveugle des enseignements reste en vigueur.

De façon réaliste, il convient, de ce point de vue, de favoriser la création d’établissements de référence où seraient pris en charge ces élèves représentant la crème de notre système.

Pour éviter de verser dans une tendance de discriminations positives, sources de conflits avec le corps social devant tout élitisme, il faut peut-être intégrer dans les établissements l’identification précoce des enfants avancés et des prodiges.

Toute revalorisation du système doit passer par une revue et une redistribution des cohortes des classes, une gestion pédagogique des sujets en fonction de leurs capacités, mais également, par une différenciation effective des apprentissages – enseignements tenant compte des niveaux réels.

En outre et concernant le secteur privé, l’ouverture d’écoles de référence pourrait être plus aisément envisagée et encouragée.

Des écoles privées spécialisées peuvent viser strictement l’excellence dans les apprentissages afin d’être des institutions modèles (comme le sont, dans le moyen – secondaire, le Prytanée militaire ou La Maison d’Education Mariama Bâ).

Cette contribution des partenaires privés peut s’avérer déterminante pour une anticipation correcte dans la préparation, la constitution et le renouvellement de l’intelligentsia sénégalaise à la base.

L’octroi de bourses d’excellence à ces élèves talentueux dès l’élémentaire devrait être priorisé par l’état et prévu dans les budgets de toutes les collectivités régionales ou départementales.

Le retard des pays en développement ne saurait être comblé que par l’éducation et la formation privilégiant la recherche scientifique, économique et technologique.

Très tôt détectés, outillés et bien suivis, les jeunes prodiges seraient plus tard les scientifiques, les intellectuels et les acteurs culturels dont a besoin un pays pour son émergence.

Les découvertes, les inventions, les créations de richesses et les merveilles artistiques procèdent inéluctablement de ces cerveaux dont la recherche serait le champ d’action.

Il s’agit donc de capitaliser les intelligences supérieures en orientant et en accroissant très tôt leurs capacités et leurs talents dans des structures adéquates.

Dans la même veine que le projet de « remédiation scolaire », une réflexion devrait se tenir, au niveau des cadres de l’éducation, sur le diagnostic de l’élite dès l’Elémentaire et au Préscolaire, ce qui suppose la formation des « encadreurs de la qualité », des enseignants capables d’encadrer l’intelligence scolaire...



L’avénement de l’institut « EDUCATION FOR YOU » (E-4 U) semble en offrir un semblant d’occasion !

L’ouverture au niveau de la commune de Mbour (région de Thiès, Sénégal) de l’Institut privé d’enseignement « Education For You ( E-4 U) » (lire « i for you » qui donne Education For You, en anglais ; traduire par Education Pour Vous, en français), est la matérialisation d’une école-pilote qui se propose d’intégrer des approches et supports didactiques ultramodernes dans les pratiques pédagogiques.

Le site est un lot de deux immeubles pris en location dans un nouveau quartier (Grand Mbour) et qui comptent chacun sur trois niveaux deux blocs de six classes dont chacune a pour pièces attenantes une salle d’études, des toilettes et une cuisine pouvant servir de réfectoire. En plus, une terrasse spacieuse sert de lieu de repos. A moins de quatre cent mètres, deux terrains vagues constituent des aires de sport.

L’intérêt de ce projet d’établissement réside dans plusieurs facteurs :

- la création d’un groupe scolaire pilote mettant en œuvre un dispositif ultramoderne de formation et d’enseignement ;

- la remédiation aux échecs scolaires par des « stratégies alternatives performantes » ;

- l’adoption d’approches et de démarches multidimensionnelles pour différencier les apprentissages ;

- l’adaptation de techniques et de pratiques expérientielles aux programmes sénégalais dans les enseignements ;

- l’appui sur un programme global intégré bâti autour du multimédia : une « éducation durable », une « éducation nomade », des « cours présentiels », des « cours à distance » des « productions » et des « visioconférences » avec l’intervention de professeurs africains, européens et américains.

- l’acquisition progressive de la logistique didactique et technique : des tableaux numériques, des tablettes numériques, des ipods, tout le matériel informatique nécessaire.

- des conventions de partenariat avec des établissements de l’extérieur (Pays occidentaux, Afrique) pour des échanges divers (correspondance, jumelage, accueil, hébergement de stagiaires, etc.).

- une mutualisation ultérieure avec tous les autres établissements.



Les innovations psychopédagogiques bien déclinées feraient de cet établissement une structure – pilote qui servirait plus tard de centre de référence modèle d’éducation, d’enseignement et de formation au niveau de tous les pays de la sous-région de l’Afrique de l’Ouest, voire des autres continents.

Il s’agit de tracer les prémisses d’une « Ecole de demain ».



Le Déclarant-responsable

Bassirou MAR

(Inspecteur Principal de l’Education de Classe exceptionnelle)